jeudi 2 avril 2009

Le monde du travail

Lors de mon arrivée à Montréal, j'ai joué les mauvaises élèves.
J'ai pas suivi les cours de conduite culturelles d'emploi, non, à la place, j'ai envoyé mon mari prendre des notes, et j'avoue que le cours doit être bien fait puisqu'à chaque fois que je lui raconte mes "mésaventures", il me répond qu'il le savait déjà!

  • Le "premier choc", je vous en avait déjà parlé, c'est quand j'ai réalisé qu'il était courant ici de manger tout seul. Apparemment c'est pas comme ça partout, mais c'est quand même dans les mœurs, bref ici ça choque personne!
  • Mon "deuxième choc" a été de découvrir que ma boîte ne payait pas les heures supplémentaires! C'est marqué dans le contrat, c'est clair dès le début, et je peux vous dire que je suis pas chère payée pour toutes les heures supplémentaires que je leur donne:)!
  • Mon "troisième choc" est arrivé il y a peu, au moment où j'ai changé de superviseur. Jusque là j'étais encadrée par une européenne avec qui tout allait bien, mais ce que je ne savais pas encore, c'est que ça collait entre nous (professionnellement parlant), parce qu'on avait le même mode de fonctionnement, à savoir: j'ai un problème, je t'en fais part, c'est fini on passe à autre chose. C'était simple, rapide, clair et précis.....mais absolument pas québécois!
Je suis dorénavant passée sous "contrôle québécois :)" , et c'est là que j'ai découvert l'art de la non-confrontation!
Vous me direz si c'est moi ou si c'est vraiment comme ça que cela se passe, mais apparemment ici on ne commente pas les performances des collègues devant les autres, c'est très mal vu. On convoque en réunion, on fait des points, des évaluations, on discute quoi, mais en douceur.
La première fois que j'ai été appelé en réunion, j'ai cru que j'étais renvoyée, vieux réflexe européen peut-être!
Et bien pas du tout, c'était simplement pour savoir si tout allait bien!
  • Le "quatrième et dernier choc" de la journée, lui, est plus subjectif.
On a mené l'enquête avec mon mari et a remarqué un processus peu ordinaire à nos yeux. Il semblerait que le modèle nord-américain (pour ratisser large) de réussite soit diamétralement opposé à celui du vieux continent. Mon impression c'est que pour avoir de l'avancement ici, il faut avoir du caractère, se faire remarquer, taper du point. De mon point de vue, la gentille personne qui fait bien son travail, arrive toujours à l'heure, part toujours plus tard, répond toujours présente aux appels d'urgence et consacre sa vie au travail ne gagnera rien en retour si elle n'a QUE ça.
Ça donne matière à réflexion, non? Devrait-on balancer tous nos clichés de bons petits travailleurs courtois et bien élevé dans la société nord-américaine?
Un exemple concret: mon mari n'était pas intéressé par une offre de travail qu'il a reçu. Il a donc répondu un peu sèchement et comme il ne voulait pas non plus fermer complètement la porte, il a tout simplement proposé un tarif qui lui paraissait démesuré pour le travail en question. Réaction de la partie adverse? Elle a adoré son caractère et le fait qu'il sache ce qu'il veuille....et a accepté la proposition sans sourciller!!!!
Une réaction pour le moins....inattendue!

1 comments:

Emmanuelle a dit…

Bienvenue dans un monde politiquement correcte et de l'art d'éviter le conflit! On apprend à gérer ça, même si je dois avouer que cet aspect est toujours une source de frustration pour moi...

Emmanuelle

PS: pour les heures sup', j'ai jamais été payée en Europe alors je n'ai pas eu de "choc" pour ça...