mercredi 6 mai 2009

Dites moi si je me trompe...

Une des principales différences entre la France et le Québec, c'est la valorisation des diplômes. C'est facile, le meilleur exemple c'est qu'il faut une formation de 5 ans en Europe pour devenir traducteur alors que la formation québécoise, elle, ne dure que 3 ans.
Et être surdiplômé au Québec, ça peut nuire.
Je suis depuis peu de retour sur le marché de l'emploi. Je cours donc d'entretien en entretien (et pour l'instant de déception en déception !) mais  d'un naturel optimiste et je suis persuadée que je trouverais le travail de mes rêves (avec le salaire qui va avec !)

Aujourd'hui j'ai tout de même essuyé un refus un peu troublant. Je n'ai pas obtenu un poste de gestionnaire de projet de traduction parce que la personne a estimé que j'étais trop qualifiée de part ma formation en traduction et que je risquais de trouver le travail ennuyeux. Pardon?!
Je veux être gestionnaire de projet pourtant, j'essaie de donner un nouveau virage à ma carrière, de toucher un peu à tous les domaines du secteur de la traduction pendant que j'en ai encore la possibilité.

Soit, cette réponse m'a laissé sans voix, surtout que c'est pas la première fois qu'on me donne une réponse du genre! Alors est-ce juste une manière polie de me dire que je ne correspond pas au profil recherché, probable, mais tout de même je suis sûre que ça cache un semblant de vérité.

En France, bientôt il faudra un bac +2 pour être caissière, on nous pousse à faire des études, des longues études même, licence, master, doctorat, post-doc, tout est bon, et avec ça un peu d'expérience s'il vous plaît parce qu'il ne fait pas bon débarquer à 30 ans avec son diplôme sous le bras et sans expérience à coté !!! Alors on fait des stages, et encore des stages pour tenter un jour, de rentrer dans la vie active ! (évidemment cette description ne concerne pas les ingénieurs, bande de veinards, c'est tellement dur de ne pas être scientifique de nos jours !!!)

Au Québec c'est différent, la moyenne arrête leurs études après 3 ans d'université. Et c'est bien comme ça. Avec un diplôme d'études collégiales (en fait, notre bac) on a déjà pas mal de portes ouvertes.
Personnellement, je trouve ça bien, sauf quand ça se retourne contre moi. C'est peut-être simplement une excuse, n'empêche que jamais en France on entendrait ce genre d'explication !!!!

1 comments:

Alcib a dit…

En fait, n'importe qui peut offrir des services de traduction, formation universitaire ou pas. Mais ce ne sont pas toutes les entreprises, bien au contraire, qui retiendront les services de personnes qui n'ont pas le minimum nécessaire de formation et d'expérience.
Pour occuper un poste de traducteur dans une entreprise sérieuse ou pour obtenir des mandats de certaines sociétés, il faut faire partie de l'OTTIAQ (Ordre des traducteurs, terminolologues et interprètes agréés du Québec), et n'importe qui ne peut obtenir cet agrément.
C'est un peu la même chose avec les rédacteurs, qui ne sont pas obligés de faire partie de la SQRP (société québécoise de la rédaction professionnelle), mais l'agrément confère plus de crédibilité.

C'est vrai que le fait de dire à quelqu'un qu'il est trop qualifié signifie souvent que l'entretien n'a pas été concluant, pour quelque raison que ce soit. On a peut-être justement trouvé que la personne ne conservera pas longtemps ce poste parce qu'elle voudra en trouver un autre plus valorisant et alors l'entreprise devra reprendre le processus de sélection.
Mais il est possible que ce soit une question de « chimie » entre le candidat et la personne des ressources humaines.
Dans chaque cas, il me semble, il faut parvenir à surprendre (attirer l'attention), à séduire (donner envie de travailler avec nous) et sécuriser (convaincre que l'on donnera entière satisfaction à l'employeur-client). Quand la démarche ne donne pas le résultat escompté, c'est qu'il y a quelque chose qui n'a pas fonctionné, souvent entre l'aspect « séduire » et l'aspect « sécuriser ».
Comme un vendeur d'aspirateurs, quelqu'un qui offre ses services a toujours le fardeau de la preuve car aucune entreprise (sauf certaines sociétés d'État) n'est obligée de retenir les services de quelqu'un qui ne lui donne pas toutes les garanties voulues ou du moins celles qui comptent le plus.